mercredi 30 avril 2008

Retrouvez les interventions de la Convention des élus


Convention des élus démocrates - Maison de la Chimie, le 26 avril 2008



Interventions Convention des élus

Retrouvez les interventions de Marielle de Sarnez, député européenne, Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Marie Valerenberghe, sénateur-Maire d'Arras, Abdelatif Ali, député de Mayotte, Marcel Deneux, sénateur de la Somme, Jacqueline Gourault, sénateur-Maire de La Chaussée Saint Victor, Anne Laperrouze, députée européenne, Bruno Duverger, Pierre Creuzet, Conseiller municipal de Nanterre, Pascal Vittori, Ministre des finances de Nouvelle-Calédonie.

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vendredi 18 avril 2008

Laissons dormir Césaire sous le soleil de Martinique


François Bayrou a estimé aujourd'hui qu'il valait mieux "laisser dormir" le poète martiniquais Aimé Césaire, décédé jeudi à Fort-de-France, "sous le soleil de Martinique" plutôt que de le transférer au Panthéon comme d'autres élus l'ont suggéré. "La famille bien entendu et le gouvernement décideront. Pour ma part, je laisserais Aimé Césaire dormir au milieu des siens, dans la terre et sous le soleil de la Martinique qu'il a tant aimée", a ajouté François Bayrou. "L'idée que tous les grands hommes doivent être réunis dans un lieu unique me paraît souvent une idée d'un autre temps, surtout pour celui qui a voulu défendre la fierté d'être soi-même, l'orgueil de sa culture, enracinée dans l'histoire singulière et souvent tragique de son île". François Bayrou, qui avait été longuement reçu par Aimé Césaire lors d'un déplacement aux Antilles en 2006, a précisé qu'il se rendrait à ses obsèques, dimanche à Fort-de-France.

A l'annonce de la disparition d'Aimé Césaire jeudi 17 avril, François Bayrou avait tenu à exprimer son émotion :

"Au moment où Aimé Césaire disparaît, je pense aux visages différents d'une vie si pleine et si riche.

Je pense au jeune garçon qui arrive, au début des années 30, en hypokhâgne au Lycée Louis le Grand. Le destin fait qu'il se trouve alors dans la même classe que Léopold Sedar Senghor. Et ces deux destins croisés, ces deux hommes qui commencent, vont changer la vie de beaucoup d'Africains, de beaucoup d'Antillais, et de tant d'autres, à la peau noire, qui trouvent alors orgueil et fierté, permettant que se redressent des générations jusque là trop souvent courbées.

Je pense au jeune professeur, revenu avec sa femme sur sa terre des Antilles. Je pense aux générations qui furent marquées par son enseignement, et à ceux qui eurent la chance de recevoir de ses mains le flambeau de la pensée et de la langue, en particulier à Edouard Glissant.

Je pense au poète, à celui dont la langue précise et volcanique animait à la fois le pamphlet politique et la poésie.

Je pense à l'élu, à l'homme politique, maire de Fort de France pendant plus de cinquante ans, député pendant des décennies, qui fut à la fois à l'Assemblée nationale et sur sa terre de Martinique, une vigie pour des générations. Je pense au militant qui forgea une pensée politique pour les siens, rejetant le colonialisme et capable en même temps de dire non au stalinisme.

Je pense au sage que l'on visitait, à la longue rencontre qu'il m'accorda en 2006, au veilleur dont les yeux devenus fragiles voyaient si souvent au-delà de l'horizon. Cet homme-là, cet homme aux visages multiples, mérite la reconnaissance des hommes debout."